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LE TRAVAIL AVEC LES REVES EN TCC
Audrey Bouvard
novembre 2018

Atelier de perfectionnement ASPCo
LE TRAVAIL AVEC LES REVES Claude Haldimann, Berne
Genève, le 3 novembre 2018

Il n’est pas courant que les thérapeutes, dans un contexte cognitivo-comportemental, s’intéressent aux rêves de leurs patients, pensant que cela appartient particulièrement à d’autres courants théoriques comme la psychanalyse. Or il est intéressant de demander à son patient s’il a rêvé, puisque les rêves sont le reflet du travail de nuit de notre cerveau, afin de trier, associer et donner du sens aux évènements de notre journée. Le cerveau, qui cherche à intégrer les différents signaux neurologiques, commence ainsi à construire un rêve.

Les rêves ont un impact sur nos patients, ils sont irrités, étonnés, bouleversés..., ils sont en quête de sens et de réponses. Certes, nous n’allons pas chercher à analyser chaque symbole et à faire des associations fantaisistes, mais le travail des rêves permet une ouverture différente sur le vécu de nos patients, une nouvelle compréhension de leur fonctionnement et une nouvelle approche, en se basant uniquement sur la signification que cela peut avoir pour le patient.

Aaron Beck avait déjà parlé du travail des rêves en 1971, en expliquant que les rêves ou les récits des rêves des patients font référence aux mêmes cognitions et schémas que dans le quotidien. En effet, en écoutant le récit d’un rêve, nous obtenons d’importantes informations sur la manière de penser, de ressentir et de se comporter de notre patient. Les distorsions cognitives sont également présentes, les schémas s’activent. La discussion nous permet de parler de ces émotions, ces réactions, ces pensées... Voilà comment intégrer les rêves avec les patients en TCC.

En 1993, Barry Krakow avait développé le « Imagery Rehearsal Treatment » qui est encore utilisé dans le travail des cauchemars.
Voici exemple d’approche, dans le cas de figure d’un cauchemar récurrent : En décrivant le rêve, l’écrivant et en lui trouvant une autre fin, qui se termine bien, nous pouvons travailler cet élément « cauchemar ». Le fait d’écrire la nouvelle fin, de mettre le patient en relaxation et de le laisser se remettre en imagination dans cette nouvelle scène (nouvelle fin) permet de travailler autrement.

Clara Hill (1996), quant à elle, a développé un modèle très structuré d’interprétation cognitive-expérientielle des rêves selon plusieurs étapes :
- Introduction au modèle
- Phase d’exploration: le patient raconte son rêve, le thérapeute explore les émotions/pensées/comportements, puis patient et thérapeute explorent les différents éléments importants du rêve (pas des symboles mais des situations, problèmes récurrents, manières de penser habituelles, ...).
- Phase de prise de conscience : cette étape permet de rechercher ce que cela donne comme sens pour le patient, ses idées, ses liens avec le réel et la vie/les habitudes du patient... En notant chaque élément pertinent sur une feuille et en plaçant les différents éléments sur le sol, le patient peut observer ce qui se joue avec plus de recul et, par exemple, faire le lien avec les différents schémas.
- Phase d’action : cette phase permet d’aborder les changements que le patient aimerait faire dans le rêve, et le lien avec les changements concrets qui pourraient être faits dans le quotidien, comment le patient pourrait continuer à travailler avec ces éléments...

Le travail des rêves se présente donc comme un modèle supplémentaire pour travailler au niveau de la personnalité, qui donne de l’importance au vécu du patient, à ce qui est pertinent pour lui, et en faisant des liens avec son quotidien.

Fait par Audrey Bouvard


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