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Didier PLEUX : Développer le self-control de l’enfant
Audrey Bouvard
novembre 2017

ASPCo - Développer le self-control chez l’enfant : frustrations et réalités
Didier Pleux, Samedi 04/11/2017

Nous rencontrons aujourd’hui dans nos consultations de plus en plus d’enfants qui peinent à gérer la frustration, qui « marchent à l’envie ». Pour le Dr Pleux, la frustration comme « la capacité à maitriser ses réactions émotionnelles » est difficile à gérer pour les enfants. Même si nous ne sommes pas tous égaux d’un point de vue biologique et que certaines personnes seront plus intolérantes à la frustration que d’autres, cette intolérance peut également être en lien avec notre société (qui baisse notre seuil de frustration), venir d’une carence affective et/ou de carences éducatives puisque c’est aux adultes d’accompagner les enfants dans les conflits et les déséquilibres afin de percevoir la réalité de manière pédagogique et didactique (et donc moins subjective).

L’équilibre se trouverait dans un va-et-vient entre le plaisant et le déplaisant. Les enfants, qui ne savent pas s’autoréguler, sont dans leur principe de plaisir. En tant qu’adultes nous avons-nous aussi du mal à stopper certaines activités (ex : boire en soirée) alors comment attendre d’un enfant qu’il le fasse seul ?
Pour l’auteur également, la nouvelle génération se caractérise par un souci d’immédiateté qui se traduit par des comportements très impulsifs, un besoin d’avoir « tout de suite », que la vie soit intéressante, trouver une motivation, de la procrastination, une difficulté devant l’effort à faire, des tâches inachevées, une difficulté avec l’autorité et un « locus of control » externe (qui consiste à rendre l’extérieur responsable de ce qui arrive).

L’enfant, dès qu’il est en difficulté, va passer à autre chose, or il est important d’apprendre à se relever et à persévérer. Pour le Dr Pleux, nos attitudes adultes de renforcement du positif et de repositiver un évènement négatif renforcent le schéma que, devant la difficulté il y aura toujours une attitude d’écoute de l’adulte, or cela ne marche pas à l’école quand la maitresse a 20 élèves dans sa classe.
L’auteur nous interpelle également sur l’habitude de certains parents de faire à la place de leur enfant alors qu’à chaque âge il est possible de laisser de l’autonomie (ex : un enfant qui demande un animal devra s’occuper de la cage, peut-être que cela sera mal fait mais il prendra ses responsabilités).

Pour D. Pleux, il est important d’interagir en deux phases : on oblige ET on comprend ensuite l’utilité du comportement, alors que les adultes ont tendance à tout expliquer. Selon l’auteur, l’autorité est en amont, en équilibrant plaisir et déplaisir et en utilisant la médiation par l’adulte, afin d’aider l’enfant à se structurer.

Il ajoute que cinq éléments sont à évaluer :
- Surconsommation : alimentaire, jeux, … l’important étant d’apprendre à l’enfant à différer et anticiper.
- Surstimulation : jouets, activités… alors que les temps d’inaction voire d’ennui construisent le psychique.
- Surprotection : qui va favoriser le locus of contrôle externe
- Survalorisation : alors qu’il est important de valoriser ce qui le mérite et montrer ce qui peut être amélioré afin d’apprendre le goût de l’effort
- Surcommunication : trop d’explications amène la justification

Pour le Dr Pleux, parfois les émotions du parent ne permettent pas une parentalité/éducation adéquate. Les parents ont leur propre histoire et cela va conditionner leur positionnement. Nous avons tous un style éducatif particulier et il est important de connaitre nos « zones rouges » afin d’éviter de projeter nos propres fantaisies sur les enfants et adolescents. Entre une attitude « nourricière » et un excès d’autoritarisme, il est souvent difficile de se situer.
Le Dr Pleux propose alors aux parents de toujours renforcer le positif ET de devenir conflictuel. Prenons l’exemple d’un enfant qui voudrait jouer avec des cubes mais s’en désintéresse après 5 minutes. Pour l’auteur il serait alors judicieux de lui répondre « tu m’as demandé les cubes, continue ». Dans cette démarche, « être conflictuel » signifie ne pas gérer le conflit selon nos émotions mais donner des conséquences appropriées.
Enfin, puisque ce sont nos cognitions d’adultes qui nous empêchent d’agir, en tant que thérapeute il est important de nous centrer dans notre approche sur les besoins des familles (« Donnez-moi la liste des évènements qui posent problème à la maison », « Qu’est-ce qu’il se passe dans ces moments ? »…).

Audrey Bouvard


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